L’essentiel à retenir :
- Importance des calculs de dose : Une compétence clé pour éviter les erreurs médicamenteuses, l’une des principales causes de préjudice évitable selon l’OMS.
- Erreurs fréquentes : Confusion sur les unités (mg, µg) et changements de concentration sont des sources majeures d’incidents graves.
- Bonnes pratiques : Vérifiez la prescription, appliquez la règle de trois, respectez les “5 B” et doublez les vérifications pour les médicaments à risque.
- Études de cas marquantes : Les erreurs de dosage peuvent avoir des conséquences graves, jusqu’au décès, soulignant la nécessité de formations adaptées.
- Simdose®️Pro : Une formation immersive par simulation, permettant de maîtriser les calculs de dose, avec des cas pratiques réalistes et progressifs.
Dans le milieu médical, le calcul de dose est une compétence indispensable pour garantir la sécurité et l’efficacité de la prise en soins des patients. Les autorités sanitaires sont de plus en plus alertées par le problème des erreurs médicamenteuses. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les erreurs de médication représentent l’une des principales causes de préjudice évitable dans les soins de santé.
Les chiffres et enjeux des erreurs de dosage
Si les dangers que représentent les erreurs de doses sont une évidence pour la plupart des soignants, ils en sous-évaluent souvent la fréquence. La Haute Autorité de Santé (HAS) souligne dans son guide de sécurisation de l’administration des médicaments que de nombreuses erreurs peuvent survenir à toutes les étapes du processus, de la prescription à l’administration, avec des risques élevés lors des calculs de dose.
De même, la Haute Autorité de Santé a publié en 2022 un flash sécurité ciblant particulièrement les erreurs de dose et rappelant que la maîtrise de certaines notions de base de calcul, et notamment la règle de trois, dite aussi produit en croix, reste indispensable pour sécuriser les calcul de doses en service de soins.
Les ARS publient régulièrement des ressources pour étayer la maîtrise de ces notions essentielles (fiches mémo, etc.).
Méthodes et bonnes pratiques une administration médicamenteuse sécurisée
La prévention des erreurs de calcul de dose repose sur des protocoles rigoureux et des pratiques établies. Voici quelques méthodes éprouvées pour renforcer la sécurité des calculs de dose :
- Vérifier la prescription : Avant tout, s’assurer que la prescription est correcte, que le dosage correspond bien au poids et au profil clinique du patient. S’assurer également que la prescription est bien lisible (ce problème étant de plus en plus limité par les prescriptions informatisées). Au moindre doute, consulter le prescripteur pour clarifier les détails.
- Utiliser des outils de calcul validés : Des calculatrices de dose, applications médicales et tableaux de conversion sont aujourd’hui disponibles pour limiter les approximations. Cependant, ces outils restent seulement des aides : une vérification humaine reste essentielle pour éviter les erreurs.
- Appliquer la règle de trois : C’est une méthode fondamentale pour calculer la quantité exacte de médicament à administrer en fonction de la dose prescrite et de la concentration disponible. Par exemple, si une dose prescrite est de 100 mg et que le médicament est disponible en une concentration de 50 mg/mL, la règle de trois permet de déterminer le volume nécessaire :
Dose prescrite/Concentration = Quantité à administrer
Dans ce cas : 100 mg / 50 mg/mL = 2 mL
Cette méthode réduit le risque d’erreurs, en étant simple et adaptable.
- Respecter la règle des “5 B” : Avant chaque administration, s’assurer que l’on respecte les “5 B” (Bon patient, Bon médicament, Bonne dose, Bonne voie, Bon moment). Ce contrôle systématique contribue à limiter les erreurs humaines.
- Doubler les vérifications pour les doses critiques : Les médicaments à risque nécessitent souvent une double vérification, souvent par un collègue, pour réduire les risques d’erreur dans leur administration (insuline, héparine, stupéfiants, potassium IV, etc.).
Études de cas et témoignages : l’impact des erreurs de dosage dans la pratique
Erreurs au bloc opératoire :
Un patient, M. P, a été admis pour une opération de hernie inguinale. Pendant l’induction anesthésique, il a subi un surdosage de sufentanyl, entraînant une perte de connaissance et une hospitalisation prolongée. L’analyse a révélé que l’anesthésiste avait administré une concentration 10 fois supérieure à la dose prescrite, en raison d’un changement dans la forme galénique habituelle du produit dans ce service, cette fois plus concentré, suite à une rupture de stock. Des actions correctives ont été proposées pour éviter de telles erreurs à l’avenir, soulignant l’importance de la vigilance en anesthésie.
Cliquez sur ce lien pour plus d’informations : Cas cliniques et retours d’expériences
Erreur de dosage lors d’une urgence médicale en service de rhumatologie :
Une patiente de 47 ans, admise en hôpital de jour pour traiter une polyarthrite rhumatoïde, présente un choc anaphylactique suite à l’injection prévue. L’interne, suivant le protocole du service, prescrit 20 microgrammes d’adrénaline pour cette patiente. Mais l’IDE, arrivée récemment dans le service, administre 20 milligrammes du produit, soit les 5 flacons d’adrénaline de dotation du chariot d’urgence. Cette erreur de conversion/compréhension entre microgrammes et milligrammes a conduit à injecter à la patiente 1 000 fois la dose prescrite. Malgré un transfert rapide en réanimation, la patiente est décédée 4 jours plus tard. L’erreur de dosage n’a été découverte que le lendemain de l’incident.
Cliquez sur ce lien pour plus d’informations : Une infirmière condamnée après une injection d’adrénaline fatale
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